Thursday, December 13, 2012

Encore un éléphant

The opening poem in La Verdure Dorée by Tristan Derème (1889-1941) is the following delightful, fantastical piece about an elephant. La Verdure Dorée appeared in 1924, with this impish preface by Philippe Huc, who was of course the author writing under his real name.
Monsieur Derème au cœur trop tendre
Par ses propos nous fait dormir.
Ah! que de grâces à lui rendre
Il nous épargne de l’ouïr.
He also quotes a from fellow fantaisistes Francis Carco, Jean-Marc Bernard and Jean Pellerin before he gets to his opening piece. 

I love the image of blue elephants munching on lilac in the light of the moon. And the daring rhyme between cornac and n'as qu'


Allez et que l’amour vous serve de cornac,
           Doux éléphants de mes pensées.
                   O poète, tu n’as qu’
À suivre allégrement leurs croupes balancées,
Cependant que l’espoir te tresse un blanc hamac.

Tu as voulu guider ton troupeau vers les cimes,
Vers le glacier que nul vivant n’avait foulé;
Les éléphants tremblaient sur le bord des abîmes,
Où, tandis qu’ils tondaient un maigre serpolet,
               Tu prenais des poses sublimes.

Va! Redescends avec tes monstres affamés
              Vers la douceur des terres grasses.
              C’est le vallon que tu aimais,
              La maison aux volets fermés,
La flûte au bord du fleuve et les vieilles terrasses.

Voici la plaine herbeuse où tu reposeras
Dans le hamac consolateur des infortunes;
L’air nocturne caressera tes membres las,
Et les bleus éléphants brouteront des lilas,
           Sous la clarté tiède des lunes.

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